dimanche 29 avril 2012

explosion rose (4) Lilas d'Espagne

 Centranthus ruber, Centranthe rouge, Valériane rouge, Lilas d'Espagne

De Port-Vendres à Cerbère, elle orne les talus. Celui de la voie ferrée à Banyuls en est riche du côté du gymnase.

en bordure de la D914 entre Banyuls et Cerbère,
une belle tache des rouges que je convoite.


Une sauvageonne qui mérite l'honneur de bien des jardins,
ou une "domestique" qui s'en est échappée?
Du côté de Ponteilla elle a été plantée en trois couleurs dans des bacs du mur anti-bruit de la D914, où son côté exubérant fait  merveille sur fond de lierre.
Mais ce sont les rouges et les roses que je préfère.
Attentive à ne pas arracher celles qui viendraient à pousser dans mon jardin.
Leurs feuilles opposées d'un vert un peu bleu les rendent très reconnaissables.
Cadeau des oiseaux, cadeau du vent ? Celles que j'ai à présent ont déménagé avec moi, j'ai bien fait d'en préparer un pot, ici le jardin n'en reçoit pas

Je n'ai pas osé aller en prélever des rouges sur un bord de route. J'attends un heureux hasard. J'enrage quand je vois des touristes en confisquer une énorme brassée.

Qui sans eux aurait continué à fleurir pour le bonheur de tous eux qui passent. Car si le gros de la floraison est en ce moment, elles se comportent en "remontantes".
Pour notre enchantement.
des rescapées du vent, les fleurs sont encore timides du côté ouest.
J'ai l'habitude au jardin de couper les fleurs fanées. elles "remontent" d'autant plus.

Pas encore assez ouvertes pour tenter les machaons.


 Cette énorme touffe rose apporte sa couleur chaude dans les bacs qui longent la route à l'entrée de Cerbère,
 là où  la falaise a été creusée pour faire passer la route, un endroit souvent à l'ombre.
 Parmi des exotiques qui ont plus ou moins bien supporté les rigueurs de cet hiver, elle ne fait pas pâle figure. (photo d'il y a deux ans fin mai).

jeudi 26 avril 2012

explosion rose (3) Carpobrotus, figue desHottentots, doigts de sorcière

ça y est, le cap passe au rose



10 avril 2012

plus discrètement que d'autres années, avec le gel ils en ont pris en coup, les Carpobrotus
Non, ça y est c'est déjà fini? Ce sera tout ? Frustrée !
Si, en bord de vignes, dans la baie de Terrimbo.

Et de toute façon, quand on ne les voit pas, c'est que ce n'est pas la bonne heure, le même phénomène qui empêche de prendre leur couleur en photo aisément doit jouer selon l'orientation du soleil. Je suis allée voir au camping et ils étaient fleuris, alors que de loin on croirait que c'est fini.


Ceci dit, je craignais bien de ne pas en voir du tout.
Cerbère avril 2012
 rue Mas Nadal, vue mer mais plein vent
Même endroit, même heure, mais "deux pins et deux  laurier-rose plus loin":
c'est vraiment le vent, bien plus que la température, qui a gelé (desséché et refroidi) la végétation (plusieurs jours au-dessus de 130km/h, avec des températures négatives, puis vent et sécheresse durables tout le reste de  février).
 Les fleurs sont néanmoins très rares.





 Le lendemain de ces photos, surprise! :
 on a "roulé le tapis"
- Impressionnant !
Ce qui m'a permis de constater que la couche ôtée était épaisse de15 à 20cm.
                                                                            L'explosion rose, une autre année:

Les "griffes de sorcière" ont un peu débordé du camping.

C'est une espèce d'Afrique du Sud, considérée comme envahissante, car elle a tendance à dominer la végétation d'origine, là où elle se répand. (Voir page "plantes invasives" en création)

C'est d'ailleurs l'intérêt de ce couvre-sol pour un paysagiste.

fin avril 2011 -plantation de l'année précédente


une bordure à tailler souvent,
qui gagne à grande vitesse sur cette terrasse

Il va s'étendre très rapidement, à partir d'un seul pied.
 Effet rapidement spectaculaire.
A peu de frais. 
Peu de "mauvaises herbes" arrivent à percer
 l'épais tapis,
et de plus il est assez aisé de les en arracher.
 La floraison explose au printemps
mais se manifeste ensuite un peu
 tout le long de l'année.
Les insectes les aiment bien.

Sauf que...

notre plante envahissante va devoir compter avec le gel (réchauffement climatique ???) 
qui l'a bien stoppée 

< Photos récentes des deux sites précédents >



 





Ils courent assez loin de leur racine.

Ce qui leur permet de pendre, sur parfois plus de 2m.
Ce qui permet aussi aux pointes neuves des tiges de masquer les premières parties brunies. Normalement .
les vieilles tiges sont assez inesthétiques. Les tiges sèches, brunes sont celles qui ont gelé, les grises datent davantage. Sur les falaises, les tiges vertes cachent un "matelas" -parfois épais- de tiges anciennes, sans feuilles mais pas forcément mortes (vertes à leur extrêmité, plusieurs mètres plus loin)

Il en reste, de ci de là, sous des arbres, sur des versants abrités de la tramontane.



On en rencontre des jaunes, mais plus rarement. Parfois en mélange avec les roses, parfois non.
Celui-ci m'a surpris par sa fraîcheur cette année. Les jaunes résistent-ils mieux au gel, ou l'emplacement très proche de la mer et à l'abri du vent d'Ouest expliquent-ils  qu'il ait été préservé? (El Repairo, Peyrefite, fin mars, uniquement jaunes)









 Et ils sont moins spectaculaires que les rose vif.
28 avril 2010 Cerbère
28 avril 2012 Cerbère camping,
 une seule des taches est bicolore,
 vers la caravane la plus proche du cap.
Les autres sont rose vif.

****************
Trouvé sur cap de Creus (sur le site de l'ancien ClubMed, visiblement plantée) une autre espèce aux fruits presque plats et dont la section des feuilles était moins "équilatérale".  Avec un port couché, "plan" et non dressé, avec des implantations des feuilles parfois  multiples, "en éventail", au lieu des feuilles opposées habituelles.
Les graines récoltées ont donné des fleurs beaucoup plus simples, d'un jaune plus vif. Qui n'ont pas bien aimé de rester en pot et au vent. Mais qui ne m'ont pas donné envie de leur offrir mieux.
Peut-être pas un Carpobrotus, j'ai "épluché" sans le trouver tous les sites habituels.
 Ou alors une déformation par un virus ? (plausible car cette configuration m'aurait sauté aux yeux sur place, au lieu de me surprendre sur mon semis)

malheureusement la seule prise de vue que j'en ai retrouvée
- de l'intérêt de ne pas négliger les mots-clefs


vendredi 20 avril 2012

explosion rose (2) : liseron à feuilles de mauve


Quand le printemps commence à embellir les bords de route, les talus, il y a la pluie d'étoiles blanches des asphodèles, mais le plus pimpant, un peu après, sera le rose vif des tutus du liseron, d'abord timides puis en tapis serrés.
Le rose vif est terriblement difficile à reproduire, sauf à placer la fleur à l'ombre de l'appareil ou d'un chapeau, et c'est un peu dommage.
Et sauf les jours gris comme ce dimanche.

le rose passe mieux, sans reflet, sans soleil
 Mi-fermés en fin de amtinée pluvieuse et grise
Le capteur de l'APN en retiendra surtout la luminosité -et on peut également tenter de la baisser après coup. Mais depuis toujours ces fleurs et d'autres du même rose vif m'obligent à ruser. (bien choisir ma position par rapport au soleil, notamment)

C'est bien un "liseron", terme regroupant des Convolvulaceae de genres  différents.
 Ils possèdent en commun une corolle à 5 pièces entièrement soudées, formant une sorte de cloche ou d'entonnoir (les jointures des 5 pétales, souvent très visibles, forment une étoile à 5 branches à l'intérieur de la fleur). (in Jean Tosti, "Fleurs du Roussilon"  )

Convolvulus arvensis
Sa fleur est plus petite que celle du blanc Calystegia sepium, le liseron des haies, qu'on ne voit guère ici
Vosgien Calystegia sepium? 
un peu plus grande que Convolvulus arvensis, le liseron des champs, mais on lui voit les mêmes corolles en cornet, les même boutons  torsadés et presque pointus, et la fleur se replie ensuite de la même façon, en se torsadant à nouveau.

J'ai eu l'occasion d'en photographier un pied bien dégagé sur le chemin.
 C'est bien un liseron aussi dans sa façon de développer de longues tiges traînantes. Qui montent rarement à l'assaut des graminées et des piquets, contrairement à celles de son grand cousin blanc.                                                                                                      

Il se mêlerait plutôt aux autres plantes  (ici fenouil et chrysanthème des moissons)
en laissant ramper parmi elles ses tiges d'où partent de longs pédoncules. 

 

Par contre sa feuille ne ressemble pas à la feuille en flèche ("sagittée") et relativement plate de ces deux espèces.

Très nervurée, relativement épaisse et de forme variable au long de la tige, vaguement lobées pour celles de la base la base et très découpées en allant vers la pointe (comme le contraste de couleurs ne permet guère de le voir sur la photo prise sur le chemin).









Convolvulus althaeoides L. (liseron de Provence, fausse guimauve) : plante méditerranéenne le plus souvent rampante, qui fleurit dès la fin du printemps dans les terrains vagues et les lieux rocailleux, souvent au bord des chemins. Feuilles plus ou moins cordées à la base, puis divisées en lobes de plus en plus profonds le long de la tige. Corolle dont la teinte varie du rose au mauve, un peu plus grande que dans l'espèce précédente. 
Noms catalans : corretjola de serp, herba campanera (in Jean Tosti, "Fleurs du Roussilon"  )

Plante vivace de 30 cm. à 1 mètre, verte, velue-hérissée à poils étalés, à souche épaisse ; tiges couchées-diffuses ou volubles ; feuilles vertes et velues-pubescentes sur les 2 faces, toutes pétiolées, les inférieures ovales en coeur, obtusément crénelées-lobées, les supérieures palmatifides, à 5-9 segments inégaux, le terminal plus grand ; fleurs roses, plus foncées à la gorge, grandes (3-4 cm.), solitaires ou géminées sur des pédoncules axillaires bien plus longs que la feuille ; bractées sétacées, éloignées du calice ; celui-ci velu, à lobes ovales-arrondis ; corolle 4-5 fois plus longue que le calice, peu poilue ; capsule glabre. (Telabotanica : fiche > autres illustrations)

Je vois qu'elle est proposée en plante de rocaille
    - avec l'avertissement "quand elle se plaît c'est une peste"...
    - certes !

... une peste que je tenterais bien de mettre dans mon jardin (dans un pot?) 
Eh oui :
* tout ce qui n'est pas d'ici crève de chaud ou de froid et de vent,
* il n'est pas raisonnable de concevoir un jardin exigeant en arrosage
* et de plus je les aime

Alors?
- alors, il y en a un qui ne va pas être d'accord ...


jeudi 19 avril 2012

la fête aux asphodèles

Je n'en avais jamais vu dans l'est,
("dans le nord" selon la terminologie employée ici, le Nord commençant à Narbonne)
asphodèles n'était pour moi qu'un joli nom

Dialogue de fleurs

Ce n'est pas une vie,
De toujours vivre empoté
Dit le mauve pétunia
Ce n'est pas une vie,
De toujours vivre sous verre
Dit la botte d'œillets
Ce n'est pas une vie,
De toujours vivre sous cloche
Dit la rose du Petit Prince
 
Comme ils sont heureux
Les asphodèles et les volubilis
Avec leur nom à coucher dehors !
 
Robert FABBRI


Je les ai donc découverts il y a une dizaine d'années et je n'ai pas tardé à mettre un nom sur ces merveilles, nom d'autant plus facile à retenir que je le connaissais déjà, par le poème 

Et lorsqu'on m'a dit que tant qu'ils n'ont pas fleuri, l'hiver dure encore... je garde l'oeil chaque année sur ce baromètre si somptueux.


Cerbère , mars 2010, pas besoin de les regarder pour savoir qu'on attendra encore un peu !

Eh bien ça y est, pour 2012, l'hiver a confirmé son départ juste avant la date officielle du printemps, et ensuite ça s'est enchaîné...

14 mars, DFCI AL 63

la plus avancée de ce 14 mars (même piste)






En haies d'honneur le long des routes,



 ou  en champs entiers


asphodèle rameux je suppose


la floraison est bien lancée à présent.

Les asphodèles fistuleux sont entrés à leur tour dans la danse, et ce ne sont pas les moins jolis

tiens, ils se referment le soir.


















pour m'aider à faire le tri
Fleurs du Roussillon (Jean Tosti) (je regroupe les paragraphes)




*Asphodelus albus Mill. : asphodèle blanc. Hampe florale non ramifiée (ou très peu), fleurs en grappe très serrée. Rencontré surtout en montagne, sur sol calcaire.
 > Nom catalan : albó de muntanya
 
*Asphodelus cerasiferus J.Gay : asphodèle porte-cerises, asphodèle cerise.
    >noms catalans: Allassa. Arbessó. Aubagó. Caramuixa. Cebollí. Gamó. Lliri de gesses. Macaruller. Porrassa. Porreca. Quiricau. Vara de Sant Josep. 
    Espèce méditerranéenne. Hampe florale faiblement ramifiée. Caractéristique par ses fruits globuleux, plus gros que dans les autres espèces. Fleurs nombreuses mais moins serrées que celles de l'asphodèle blanc.
 
*Asphodelus fistulosus L. : asphodèle fistuleux. Espèce méditerranéenne. Tige étroite et creuse (les autres espèces ont une tige pleine). Les fleurs sont très espacées, formant une grappe lâche. Fruits brun-rouge très gros par rapport à la tige. > noms catalans: cibolla, cebollí, porrassí
 
*Asphodelus ramosus L. : asphodèle rameux. > albó microcarp Espèce méditerranéenne. Souvent considéré comme synonyme de A. cerasiferus, il s'en distingue par une hampe florale plus ramifiée et par des fruits plus petits. Très commun de Banyuls à Port-Bou, où il marque une nette affinité pour les sols schisteux.
 

Les asphodèles fistuleux (ci-dessus) sont les plus reconnaissables.

Ensuite, il faudrait que je m'applique un peu si je veux aller plus loin que l'admiration. J'aurais tendance à classer asphodèle rameux tout ce qui n'est pas A. fistuleux... puisque c'est donc une "spécialité locale"

- surtout tant que ça n'est pas fleuri :

 



A. albus ou A. ramosus ? 29 mars 2012
- indice ou pas, les bractées très longues?
qui sembleraient  évoquer
celle ci-dessous (en pied et détail)
..- donc... A.albus










A.ramosus???

... Je vais me contenter tout de même encore un peu de l'admiration!
Il y a de quoi :
la blancheur des pétales soulignés d'un filet brun-rose, les étamines comme de longs cils blancs, avec une si petite anthère chargée de pollen orange,


et admirer le ballet des butineuses, car oui, il faut en visiter des fleurs, pour confectionner ces pelotes voyantes dans leurs corbeilles.
A.albus???



ne serait-ce pas A. cerasiferus où j'ai photographié ce bourdon?


Mais bien sûr les asphodèles attirent bien d'autres insectes:


la cétoine grise s'intéresse à beaucoup de plantes et ne dédaigne pas l'asphodèle