dimanche 26 janvier 2014

bateau-fantôme? et autres bateaux étranges

un navire fait actuellement couler pas mal "d'encre" virtuelle. c'est une amie canadienne qui m'en a parlé en me donnant ce lien, mais la presse tant francophone qu'anglophone est riche en articles à son sujet...

forcément... perdu (remorque cassée) voici un an lors de son transfert  depuis le Canada où il se rouillait depuis plusieurs années vers un chantier de démolition
 - retrouvé, tracté de nouveau à l'écart d'une plateforme pétrolière, et de nouveau abandonné, le Lyubov Orlova serait "à l'abandon" et "plein de rats-cannibales"
de quoi réjouir le journaliste en mal de papier...
... "quelque part en Mer d'Irlande"
... "quelque part entre l'Islande et le Portugal", les versions varient

Alors...  pourquoi est-il sur la carte de Vesselfinder?
mais  de l'autre côté,  entre Ecosse et Danemark (petit encadré rouge).
 une position ancienne ( rond, et non flèche),
 enregistrée fin décembre (lire en bas à gauche),
 dérivant, puisque donné à 0,5KN

 - si vraiment il s'est trouvé  là,  toutefois,
s'il ne s'agit pas d'une erreur, s'agissant de détection automatique ce serait étonnant,
et s'il n'a pas coulé ensuite (puisque plus de données depuis),  il a pu en faire du chemin, et croiser bien des navires, sans dommage, on l'aurait su.



sa fiche sur Marinetraffic le classe "rayé des listes ou perdu"

 

 

Hoax ?

(on dénomme ainsi les bobards, rumeurs qui circulent sur le net)

http://www.museumofhoaxes.com/hoax/forums/viewthread/15630
http://bigbrowser.blog.lemonde.fr/2014/01/24/eaux-troubles-la-folle-rumeur-du-bateau-fantome-infeste-de-rats-cannibales/

nombreux se posent tout de même la question, faisant remarquer que...  tant de rats sans alimentation, qui se mangeraient donc entre eux? certes, mais ils sont surtout censés avoir gelés

Ceci dit, ce qui serait le plus sidérant, et qui est pourtant bien réel
c'est qu'on puisse prendre la décision de laisser errer (l'océan est immense) sans le couler un bateau dont on n'est pas responsable, dès lors qu'il ne menace pas directement une côte ou une installation,
et sans le munir au minimum d'un moyen de le signaler à la navigation et de le suivre.avec toutes les balises qu'on colle aux pauvres cétacés ou oiseaux, on doit bien avoir un petit budget pour un engin de cette taille.
Donc j'ai tendance à imaginer qu'effectivement il est localisable, ou l'était du moins lors de l'abandon. et qu'on ne publie pas forcément tout...
ou que ça intéresse moins la presse de vérifier la réalité, que de reprendre, même avec des points d'interrogation, un bon titre à mystère !
 - parce qu'ils ne se fatiguent même pas à changer le titre

http://www.policymic.com/articles/80017/a-ghost-ship-full-of-cannibal-rats-was-reported-near-britain-but-here-s-the-real-story

le blog spécial ah ah ah!: http://whereisorlova.com/


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S'il a coulé, en tout cas, des chances que son voyage s'arrête là,
 il n'est pas en matériaux légers, comme Queen Bee, un 26 pieds qui a traversé l'Atlantique pour venir s'échouer en Espagne  il y a deux ans...





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ceci dit en regardant les cartes marines on voit souvent des choses bizarres, comme des bateaux qui attendent quasiment à l'arrêt ou dérivant au milieu de nulle part - plusieurs jours parfois

avarie?

parfois  on lit qu'ils sont "aux ordres"
24 11 2013 - Tanker maltais SEA HALCYONE - for order

avec leur cargaison, attendant probablement la meilleure offre pour celle-ci?
ou peut-être attendant un nouvel engagement.

Ainsi 
Ou visiblement ils attendent en face d'un port  - pourquoi si longtemps?

souvent, rien n'est précisé.
de quoi s'inquiéter surtout par tempête ou quand c'est proche d'une côte.





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   Ceci dit, même si ça donne des occasions de s'inquiéter - à distance- d'événements qu'on aurait pu ignorer sereinement, je suis contente de disposer de ces outils, que je ne connaissais pas lorsque par deux fois on a vu des navires - gros-  arriver droit face à la côte.
   Sites qui  n'auraient fourni au mieux que le nom, pas l'explication, bien sûr!

 30 mn d'inquiétude, le 22 octobre 2011..., venu du large droit sur la Réserve Marine,
 ce gros navire des LINEAS SUARES longe la côte vers le sud puis remonte au large et
 après un grand cercle, repasse  sans hâte et
 (les photos s'agrandissent si on clique)



   finira par s'éloigner vers le Cap de Creus à la nuit tombante
     à l'époque je n'ai comme mot-clé que  "LINEAS SUAREZ"  et je passe beaucoup de temps en recherches quand je le vois repartir au nord puis à l'ouest, plus loin de la côte
Une recherche d'ailleurs infructueuse  (une compagnie qui ne semble plus exister)
      à sa forme à présent, j'aurais aussi tenté les mot-clés "Ro-Ro", "roulier" - des bateaux pratiques à charger et décharger, mais à la stabilité plus délicate.


...
quelques semaines auparavant déjà, un autre avait semblé foncer sur la côte... par un temps bien plus tempétueux. Je n'ai pas retrouvé les images.







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Ah au fait, le bateau arrêté depuis début octobre 2012 à Port-Vendres , Mirabelle III, est parti en janvier... entre les deux occasions que j'ai eues d'y passer.
Le 15 janvier,  j'ai regardé la webcam, pensant éventuellement voir l'entrée au port de BF Esperanza,  et ses mâts ne dépassaient plus, et passant sur place un peu plus tard dans la semaine, il n'était plus là en effet.
J'ai alors fait le rapprochement.

Peut-être en remorque?
 Nervio, un remorqueur était venu à Port-Vendres, depuis San Carlos (delta de l'Ebre), une trotte...
une paire d'heure au quai Forgas, sur le moment je me suis demandé pourquoi ? et il est reparti le soir-même de nuit, pas pu le voir passer.
D'après les cartes il est passé par Barcelone avant de regagner son port d'attache.

Pour vesselfinder, Mirabella III n'est plus visible sur la carte, et quand on le cherche a son dernier signalement du 21 décembre à Port-Vendres, donc il n'est plus "en ligne" et n'a pas enregistré son départ.


Ps article L'Indép 22 janvier enfin trouvé: http://www.lindependant.fr/2014/01/22/le-mirabella-iii-a-definitivement-largue-les-amarres,1838154.php
C'est bien à Barcelone qu'on l'a emmené, son capitaine ayant "levé le siège " pour embarquer sur un autre navire... sans avoir été payé

samedi 25 janvier 2014

petits, jolis... qui a déjà vu ces bijoux naturels?

qui saura? by Claudie K
qui saura?, a photo by Claudie K on Flickr.

une forme qui m'inspire
devinez de quoi il s'agit ( sous la photo d'origine, qui se trouve en commentaires)

non, pas des bijoux d'oreille ou des piercings, en grenat catalan, mais ça pourrait en inspirer

la photo d'origine qui saura?

je l'ai recadrée et accru la luminosité
on voit mieux les 4 lobes

le rose ,c'est mon écharpe, plus joli que la main nue

mardi 21 janvier 2014

balcons... sans fond (Plombières, la ville aux 1000 balcons)

Plombières est nommée "la ville aux mille balcons"

Toutes les maisons construites dans le centre-ville en sont pourvues


Mais voilà... sur cet immeuble...
surprise... !
la plupart des planchers a disparu...


"P1190068

des gardes-corps (monoblocs?) censés supporter les planchers rajoutés

P1190070

être ou avoir - été !
 ville thermale  (rhumatologie, appareil digestif) depuis l'antiquité romaine, aux visiteurs prestigieux 

[ La ville possède 27 sources chaudes faiblement minéralisées mais riches en oligo-éléments. Les eaux de Plombières jaillissent à des températures comprises entre 57 et 84 degrés : idéales pour se relaxer, elles sont aussi indiquées dans le traitement des affections digestives et rhumatismales
Au fil des siècles, d'illustres curistes vont s'y succéder :
 les ducs de Lorraine, bien sûr et leurs cousins les ducs de Guise 
 mais aussi Montaigne, Louis XV de France et sa famille,
 Voltaire, Beaumarchais (la première de son célèbre « Mariage de Figaro » eut lieu à Plombières, il y était le propriétaire de la papeterie entre 1780 et 1788),  
et même le peintre espagnol Goya.]  (Wikipedia)


... comme toutes les villes thermales, Plombières a connu des heures glorieuses au temps des riches aristocrates venant "prendre les eaux" et se divertir en villégiature 

réceptions, théätre, casino...
on venait en famille entière, avec toute la domesticité, 

et souvent on se faisait bâtir une résidence
... celle-ci a tout l'air d'être inoccupée!





.... le curiste "Sécurité Sociale" rapportant évidemment beaucoup moins,
les stations cherchent pour la plupart à diversifier leur clientèle, proposant des séjours plus courts, à une clientèle plus luxe, 

soit en mini-cure, de rappel ou destinée aux actifs ne pouvant s'interrompre 3 semaines complètes, 
soit avec des concepts de remise en forme, détente, spas, balnéo...
( A Plombières, ça se nomme Calodae, et c'est très bien!)





La porte "Art Déco" est par ailleurs remarquable..
la porte est remarquable

...




D'autres vues d'autres balcons de la ville

Plombières, en face de Calodae

l'autre côté de la même place (Bain Romain)    dessus
Sous les pots de fleurs, les puits de lumières de la galerie en dessous, faisant communiquer les bâtiments de part et d'autres de la rue, et la galerie chaude surnommée justement "l'Enfer".
 Les sources se jaillissaient initialement dans le lit-même de l'Augronne, détournée par les romains,






...


...
fontaines et balcons













ce monument commémore "L'entrevue de Plombières", entre Napoléon III  et Cavour (21 juillet 1858) quui devait aboutir à un traité secret













le nom de la Résidence "Prestige Impérial" (jouxtant les "Thermes Napoléon") rappelle que la famille Bonaparte avait ses habitudes à Plombières
Les Thermes Napoléon, dans le même parc:


et la "Villa Tivoli", en face: 






 Le "Relais des Empereurs", hôtel et restaurant, pour rester dans le thème,

rotonde    il côtoie l'Office du Tourisme,


ainsi que cet autre bâtiment:

et celui-ci:






...
 



Rue Liétard
en cours d'aménagement, ce bâtiment évoquait le "village des antiquaires"

 



     














lundi 20 janvier 2014

La Manufacture Royale de Bains











une petite vue surplombante en guise d'introduction:
 Marie Gauthronnet  tenait un stand au Comice Agricole.
Aquarelliste, elle s'est installée à la Manufacture


Le mieux est que j'emprunte en partie le texte de Wikipedia pour accompagner mes photos, ça m'évitera d'écrire des bêtises.
                  A l'époque de ma visite, je n'avais pas facile à me connecter, et je croyais bien me souvenir de tout, je n'ai pas pris de notes, les photos remplisssant cette fonction - censément... 
A cette heure, après avoir pris du temps pour collecter d'autres documents, je suis moins sûre de mes souvenirs...


suivons le guide...  (Mr Cornevaux, T-shirt noir)


Merci à Mr Cornevaux pour cette visite passionnante où l'on aborde tout autant l'histoire technologique, que l'histoire sociologique et philosophique, et l'histoire de la construction de la France... 
et où l'on voit se construire tout un "écosystème" façonné par les usages industriels de l'eau, de la forêt et des ressources humaines... 

(La visite au village voisin de Montmotier
 en éclairera de nouveaux aspects)





La Manufacture royale de Bains-les-Bains est une ferblanterie fondée par ordonnance royale le 18 juin 1733 sous l'impulsion du duc François III de Lorraine 
au bénéfice de Georges Puton, Jean-François et Claude Coster et Jean-Baptiste Villiez.

[En 1733 (lettre patente du 18 juin 1733) Jean-Baptiste Villiez, 
associé à ses deux beaux-frères et à Georges Puthon 
fondent la Manufacture Royale de Bains les Bains. 
Tous quatre sont originaires de Savoie.
 Georges Puthon dirige l'usine mais décède dès mai 1737.
 Il doit recruter des ouvriers spécialistes jusqu'à Wegscheid ( et Sewen, Kichberg ou Masevaux), dans la vallée de la Doller au sud de l'Alsace où une Manufacture Royale a été fondée en 1720. On voit ainsi plusieurs alsaciens arriver à Bains les Bains et, rapidement quelques Balnéens de marier et s'établir au bord de la Doller.]
 Gérard Beuchot
( * v. liens en bas de page)
 

L'ensemble du site comprend plusieurs bâtiments industriels (ateliers d'étamage (1736), halle au charbon (1779, 1859)...) 
des logements pour les ouvriers (XVIIIe siècle), 
des étables, 
la maison des contremaîtres, 
la chapelle (1735), 
une glacière 
 et le château (32 pièces) du maître de forge entouré d'un parc renfermant de nombreuses variétés d'arbres dont plusieurs espèces rares.










Ce fleuron de l’histoire de France serait tombé dans l’oubli, 
sans le descendant d’un des fondateurs de la Manufacture. 
Il est aujourd’hui la propriété de Martine et François Cornevaux, 
qui ont entrepris, pour sa sauvegarde,
 de l’ouvrir au tourisme (visites guidées, manifestations, chambres d'hôtes et gîtes)

Près de 30.000 visiteurs depuis 2005 
 avec un engouement tout particulier
 pour la Fête du patrimoine industriel, chaque année en juillet.


la maison des 4 associés fondateurs jouxte la chapelle































La majorité des bâtiments fut construite entre 1733 et 1737 (château, chapelle et logements d’ouvriers), 
puis durant la seconde moitié du XVIIIe siècle et en 1779 comme la halle au charbon. 



au-dessus de la chapelle, la maison des contremaîtres, ou naîtra Julie-Victoire Daubié (première bachelière de France)






Le parc à lui seul mérite un article ultérieur: il se trouve derrière ces bâtiments





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La grande halle* au charbon sert à présent à accueillir des expositions. sur l'histoire du lieu, les personnes illustres, les technologies mises en œuvre.

* Les enfants y travaillaient, dans des conditions fort pénibles. 


les feuilles de fer-blanc étaient livrées en petits formats rangés dans ce genre de tonneaux. La marine en était grande consommatrice. La photo donne une idée de l'immensité de la halle


En 1764, cinq commis et cent vingt cinq ouvriers travaillent et logent à la manufacture2

Comme la plupart des établissements industriels construits à cette époque elle se trouve au bord d'un cours d'eau permettant l'utilisation de la force hydraulique et au cœur d'une forêt qui lui procure le bois et le charbon de bois nécessaires pour chauffer les forges et fourneaux.



la première étamerie était peu salubre, basse et insuffisamment aérée, avec les chambres des ouvriers au-dessus





En 1777, Claude Thomas Falatieu rachète l’usine et ajoute le canal, la fonderie, les ateliers de fabrication, la nouvelle étamerie.
 
 En 1792, Joseph Falatieu donnera un essor important à la manufacture de fer-blanc (fer étamé) ainsi nommé par opposition au fer noir, brut de forge ou de fonderie.

aquarelle de Marie Gauthronnet: la maison du boulanger?
(ou du chasseur? ai-je bien écouté et noté?)
- personnages de haute importance dans cette situation d'autarcie, ils avaient un statut privilégié

Le canal est pour la force motrice (provenant du Coney, bien avant que ne soit bâti le canal de l'Est).
 Il comportait des étangs de réserve, bien que le Coney ait un débit relativement régulier, une des raisons du choix du site.

 
La nouvelle étamerie (à D): façade ordonnancée à cinq travées sur deux niveaux.

dans la halle au charbon, exposition de divers objets réalisés en fer-blanc, et tonneaux d'expédition, pour les clous ou pour le fer-blanc en  feuilles






 lorsqu'on clique les images s'agrandissent






coffre de marine





les anciens logements ouvriers conservés ont été transformés en logements à louer (mais certains, notamment  face à la chapelle ont disparu). L'usine de production électrique, alimentée par le canal, se trouve derrière le bâtiment qu'on entrevoit à gauche.


 [Le fer-blanc était fabriqué à partir de "fer doux" réduit en lames qu'on trempe dans l'étain fondu". Il pouvait aussi être fabriqué par "platinage" , recouvrement d'une feuille de fer doux par une feuille d'étain, par fusion et compression à chaud.
 A la Manufacture de Bains, la matière première, la fonte, provient de Franche-Comté. Les gueuses sont affinées et transformées en fer au Grurupt, au Moulin aux Bois* ou à la Pipée. Les loupes de fer sont converties au martinet en "semelles", petites plaques de 20cm de large, qui, assemblées par paquets de 50 à 60, sont aplaties et étendues par un gros martinet. Elles peuvent alors être étamées.
Gérard Beuchot
( * v. liens en bas de page)






Au cours du XIXe siècle, le fer-blanc est abandonné au profit des clous à chevaux. (Société des clouteries de la Manufacture de Bains)









Centrale de production électrique,
avec son canal et sa retenue d’eau (étang du 5 hectares) au bout du domaine.

l'ancienne buanderie





A CONSULTER:


Gérard Beuchot  : Forges et Manufactures Royales de fer-blanc au 17ème ou 18ème siècles
 et: http://gerard.beuchot.free.fr/Genealogie/Forgerons/les_metiers_des_forgerons_d_autrefois.htm

Site voisin (et lié) de Moulin aux bois, vue aérienne et fiche (on y voit la Manufacture en arrière-plan)

une carte postale timbrée de 1908 montrant de nombreux bâtiments à présent disparus