lundi 20 janvier 2014

La Manufacture Royale de Bains











une petite vue surplombante en guise d'introduction:
 Marie Gauthronnet  tenait un stand au Comice Agricole.
Aquarelliste, elle s'est installée à la Manufacture


Le mieux est que j'emprunte en partie le texte de Wikipedia pour accompagner mes photos, ça m'évitera d'écrire des bêtises.
                  A l'époque de ma visite, je n'avais pas facile à me connecter, et je croyais bien me souvenir de tout, je n'ai pas pris de notes, les photos remplisssant cette fonction - censément... 
A cette heure, après avoir pris du temps pour collecter d'autres documents, je suis moins sûre de mes souvenirs...


suivons le guide...  (Mr Cornevaux, T-shirt noir)


Merci à Mr Cornevaux pour cette visite passionnante où l'on aborde tout autant l'histoire technologique, que l'histoire sociologique et philosophique, et l'histoire de la construction de la France... 
et où l'on voit se construire tout un "écosystème" façonné par les usages industriels de l'eau, de la forêt et des ressources humaines... 

(La visite au village voisin de Montmotier
 en éclairera de nouveaux aspects)





La Manufacture royale de Bains-les-Bains est une ferblanterie fondée par ordonnance royale le 18 juin 1733 sous l'impulsion du duc François III de Lorraine 
au bénéfice de Georges Puton, Jean-François et Claude Coster et Jean-Baptiste Villiez.

[En 1733 (lettre patente du 18 juin 1733) Jean-Baptiste Villiez, 
associé à ses deux beaux-frères et à Georges Puthon 
fondent la Manufacture Royale de Bains les Bains. 
Tous quatre sont originaires de Savoie.
 Georges Puthon dirige l'usine mais décède dès mai 1737.
 Il doit recruter des ouvriers spécialistes jusqu'à Wegscheid ( et Sewen, Kichberg ou Masevaux), dans la vallée de la Doller au sud de l'Alsace où une Manufacture Royale a été fondée en 1720. On voit ainsi plusieurs alsaciens arriver à Bains les Bains et, rapidement quelques Balnéens de marier et s'établir au bord de la Doller.]
 Gérard Beuchot
( * v. liens en bas de page)
 

L'ensemble du site comprend plusieurs bâtiments industriels (ateliers d'étamage (1736), halle au charbon (1779, 1859)...) 
des logements pour les ouvriers (XVIIIe siècle), 
des étables, 
la maison des contremaîtres, 
la chapelle (1735), 
une glacière 
 et le château (32 pièces) du maître de forge entouré d'un parc renfermant de nombreuses variétés d'arbres dont plusieurs espèces rares.










Ce fleuron de l’histoire de France serait tombé dans l’oubli, 
sans le descendant d’un des fondateurs de la Manufacture. 
Il est aujourd’hui la propriété de Martine et François Cornevaux, 
qui ont entrepris, pour sa sauvegarde,
 de l’ouvrir au tourisme (visites guidées, manifestations, chambres d'hôtes et gîtes)

Près de 30.000 visiteurs depuis 2005 
 avec un engouement tout particulier
 pour la Fête du patrimoine industriel, chaque année en juillet.


la maison des 4 associés fondateurs jouxte la chapelle































La majorité des bâtiments fut construite entre 1733 et 1737 (château, chapelle et logements d’ouvriers), 
puis durant la seconde moitié du XVIIIe siècle et en 1779 comme la halle au charbon. 



au-dessus de la chapelle, la maison des contremaîtres, ou naîtra Julie-Victoire Daubié (première bachelière de France)






Le parc à lui seul mérite un article ultérieur: il se trouve derrière ces bâtiments





*   *
*



La grande halle* au charbon sert à présent à accueillir des expositions. sur l'histoire du lieu, les personnes illustres, les technologies mises en œuvre.

* Les enfants y travaillaient, dans des conditions fort pénibles. 


les feuilles de fer-blanc étaient livrées en petits formats rangés dans ce genre de tonneaux. La marine en était grande consommatrice. La photo donne une idée de l'immensité de la halle


En 1764, cinq commis et cent vingt cinq ouvriers travaillent et logent à la manufacture2

Comme la plupart des établissements industriels construits à cette époque elle se trouve au bord d'un cours d'eau permettant l'utilisation de la force hydraulique et au cœur d'une forêt qui lui procure le bois et le charbon de bois nécessaires pour chauffer les forges et fourneaux.



la première étamerie était peu salubre, basse et insuffisamment aérée, avec les chambres des ouvriers au-dessus





En 1777, Claude Thomas Falatieu rachète l’usine et ajoute le canal, la fonderie, les ateliers de fabrication, la nouvelle étamerie.
 
 En 1792, Joseph Falatieu donnera un essor important à la manufacture de fer-blanc (fer étamé) ainsi nommé par opposition au fer noir, brut de forge ou de fonderie.

aquarelle de Marie Gauthronnet: la maison du boulanger?
(ou du chasseur? ai-je bien écouté et noté?)
- personnages de haute importance dans cette situation d'autarcie, ils avaient un statut privilégié

Le canal est pour la force motrice (provenant du Coney, bien avant que ne soit bâti le canal de l'Est).
 Il comportait des étangs de réserve, bien que le Coney ait un débit relativement régulier, une des raisons du choix du site.

 
La nouvelle étamerie (à D): façade ordonnancée à cinq travées sur deux niveaux.

dans la halle au charbon, exposition de divers objets réalisés en fer-blanc, et tonneaux d'expédition, pour les clous ou pour le fer-blanc en  feuilles






 lorsqu'on clique les images s'agrandissent






coffre de marine





les anciens logements ouvriers conservés ont été transformés en logements à louer (mais certains, notamment  face à la chapelle ont disparu). L'usine de production électrique, alimentée par le canal, se trouve derrière le bâtiment qu'on entrevoit à gauche.


 [Le fer-blanc était fabriqué à partir de "fer doux" réduit en lames qu'on trempe dans l'étain fondu". Il pouvait aussi être fabriqué par "platinage" , recouvrement d'une feuille de fer doux par une feuille d'étain, par fusion et compression à chaud.
 A la Manufacture de Bains, la matière première, la fonte, provient de Franche-Comté. Les gueuses sont affinées et transformées en fer au Grurupt, au Moulin aux Bois* ou à la Pipée. Les loupes de fer sont converties au martinet en "semelles", petites plaques de 20cm de large, qui, assemblées par paquets de 50 à 60, sont aplaties et étendues par un gros martinet. Elles peuvent alors être étamées.
Gérard Beuchot
( * v. liens en bas de page)






Au cours du XIXe siècle, le fer-blanc est abandonné au profit des clous à chevaux. (Société des clouteries de la Manufacture de Bains)









Centrale de production électrique,
avec son canal et sa retenue d’eau (étang du 5 hectares) au bout du domaine.

l'ancienne buanderie





A CONSULTER:


Gérard Beuchot  : Forges et Manufactures Royales de fer-blanc au 17ème ou 18ème siècles
 et: http://gerard.beuchot.free.fr/Genealogie/Forgerons/les_metiers_des_forgerons_d_autrefois.htm

Site voisin (et lié) de Moulin aux bois, vue aérienne et fiche (on y voit la Manufacture en arrière-plan)

une carte postale timbrée de 1908 montrant de nombreux bâtiments à présent disparus


1 commentaire:

  1. voir aussi
    http://vuparmam.blogspot.fr/search/label/Bains%20les%20Bains

    http://histoirepatrimoinebleurvillois.hautetfort.com/archive/2012/07/10/bains-les-bains-88-la-manufacture-royale-forge-son-caractere.html

    http://tremonzey.jimdo.com/histoire-et-patrimoine/les-clouteries/

    http://tremonzey.free.fr/histo.html

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