Premier sourire du printemps
Tandis qu'à leurs oeuvres perversesLes hommes courent haletants,
Mars qui rit, malgré les averses,
Prépare en secret le printemps.
Pour les petites pâquerettes,
Sournoisement lorsque tout dort,
Il repasse des collerettes
Et cisèle des boutons d'or.
Dans le verger et dans la vigne,
Il s'en va, furtif perruquier,
Avec une houppe de cygne,
Poudrer à frimas l'amandier.
La nature au lit se repose ;
Lui descend au jardin désert,
Et lace les boutons de rose
Dans leur corset de velours vert.
Tout en composant des solfèges,
Qu'aux merles il siffle à mi-voix,
Il sème aux prés les perce-neiges
Et les violettes aux bois.
Sur le cresson de la fontaine
Où le cerf boit, l'oreille au guet,
De sa main cachée il égrène
Les grelots d'argent du muguet.
Sous l'herbe, pour que tu la cueilles,
Il met la fraise au teint vermeil,
Et te tresse un chapeau de feuilles
Pour te garantir du soleil.
Puis, lorsque sa besogne est faite,
Et que son règne va finir,
Au seuil d'avril tournant la tête,
Il dit : " Printemps, tu peux venir ! "
Théophile GAUTIER (1811-1872)
Au Japon, en d'autres temps, le grand sujet d'actualité aurait dû être la propagation de la floraison des cerisiers...
... et tant de combats... partout...
Sans les oublier, gardons un sourire pour la beauté du monde, gardons un sourire pour les enfants, gardons un esprit d'enfant pour découvrir et nous émerveiller... malgré tout !
Merci à Joëlle pour la belle image qui m'a remémoré ce poème et inspiré ce post.
Et à tous mes amis photographes.
Je m'émerveille de découvrir de belles personnes sur le Web, réputé pour véhiculer les pires horreurs !
RépondreSupprimerLes messages que je viens de parcourir confirme ma première impression. Je suis contente de te connaître Claudie.