8 mars 2010, le vent et la neige (une année de treize lunes ! )

Pas souvenir d'avoir vu ça, depuis des décennies pour les locaux, 

nos voisins suédois n' avaient jamais rien vu de pareil, et moi, je me suis crue en hiver au sommet des Vosges

ça avait commencé comme ça,

wikinews fortes_chutes_de_neige_en_Languedoc-Roussillon   


 le vent très fort, annoncé, et la neige, annoncée aussi, abondante et pour toute la journée, cars scolaires suspendus - mais école ouvertes, "continuité du service public" oblige(*)

à voir:  TF1 - La météo de 13h du 7 janvier 2013

(*) Du coup, malgré le bulletin météo on ne peut plus explicite,

les parents rassurés sont partis à leur travail, et 

on les a rappelés peu de temps après devant l'évidence.

Si on avait été cohérent depuis le début, 

les routes ne seraient pas devenues un piège immense 

pour tant de gens. voitures abandonnées, chaos total. 

Mais on voit annoncer  tant d'alertes "orange"
... qu'on prend ça à la légère... 

Moi au vu du bulletin météo, pas spécialiste,

mais je la cotais rouge, la veille, l'alerte, et je n'ai pas compris...

Extrait de bulletin météo :
    [Les Pyrénées-Orientales, l’Ariège, la Haute-Garonne, l’Aude, l’Hérault, le Tarn, l’Aveyron et la principauté d’Andorre ont été placés en alerte orange pour des chutes de neige. Météo France souligne un « épisode neigeux remarquable, d’autant plus pour une première décade de mars. »
Ce dernier pourrait causer des difficultés de circulation, voire ralentir l’activité économique du fait de son caractère exceptionnel]

Donc, en milieu de matinée, la soufflerie se met en branle, les fenêtres se comblent, toutes, même celle sous le vent, mon mari me conseille de mettre vite au four la quiche prévue "avant que l'électricité se coupe", bien vu, un quart d'heure après, ça y était, elle finira de cuire... dans le fourneau, ça m'a coûté un plat, direct sur les braises, il n'a pas aimé. ( Oh, il a encore servi une paire de fois, fêlé )

Plus d'électricité, plus de téléphone (si, encore un moment le portable SFR), 

plus de radio locale, 

avec les piles, on pouvait juste capter Montpellier, 

plus de lumière, même pas par les fenêtres, ambiance bougie et chalet de montagne. 

Très contents, une fois de plus; de ne pas avoir choisi un fourneau moderne, dépendant de l'électricité. 

 Parce que maintenant les plus performants des fourneaux sont automatisés, avec combustion inversée, plus complète, avec ventilateur, ou à pellets par exemple, avec alimentation automatique, idéal quand on travaille, pas besoin de rallumer en rentrant, et tout petit conduit de fumée, tentant... oui, mais... pas autonomes ! Depuis 1999, où le fourneau nous avait bien sauvé, alors que les voisins gelaient, malgré leur chaudière... au gaz, on avait retenu la leçon. 

Donc que faire ? 

Le gros dos, attendre, lire, le nez sur la bougie... 

mais non, on a la lampe à pétrole, tout de suite mieux, 

on retrouve les gestes oubliés des générations pas si lointaines. 

Préparer le générateur ( DEHORS, surtout ! - tous les ans il y a des morts par asphyxie ) 

et les rallonges, pour les voisins aussi...

Ecouter la radio d'en face, qui n'en sait pas plus que nous, et qui tient des propos affolants,
"la neige se calme à Montpellier, elle arrive à présent sur l'Aude et les Pyrénées-Orientales" 

- Quoi, on n'a encore rien vu ? 

Mais alors, les 20 cm qui couvrent les vitres, les portes, et transforment la maison en bocal étanche, les 60 cm sur le balcon, pourtant en plein vent si ce n'est la rambarde, 

ça compte pour du beurre ?

Sortir, avec la pelle à neige sur le balcon, c'est qu'elle est lourde, cette colle ! 

Plus prudent de la dégager s'il doit en arriver encore...

Et puis, cette maison totalement emmitouflée, alors que le feu fonctionne, ça m'angoisse.

Avec le balai pour dégager les portes et fenêtres, le balai servant d'abord de canne pour arriver jusque là, par en bas et par dehors, pour ne pas tout tremper.

- Zut, j'aurais dû ôter mes lunettes, je n'y vois rien !

et l'autre qui rigole avec son appareil photo !

Heureusement, ça souffle un peu moins fort... mais je n'ai pas d'essuie-glace sur mes "pare-brise" personnels.


L'électricité reviendra vers trois heures et demie la nuit, on félicite très très fort les techniciens qui se sont débrouillé pour accéder et réparer. Pas dans tous les quartiers, mais nous sommes dans le secteur de l'hôpital qui est prioritaire. 
Et miracle, la neige et le vent se sont arrêtés. Nouvelle tournée de déblayage, facile, à présent, avec l'éclairage public, quel luxe !
La route est comblée à hauteur du mur du jardin, pas de l'autre côté, le long de la roche, on voit le trottoir, le vent a tout dégagé, la congère est en pente et serpente d'un bord à l'autre de la rue, mais ça fait bien 50 cm en moyenne. Elle barre totalement la route au niveau du carrefour. 

Et si la pluie tombait sur tout ça à présent ? Une autre fois - fin 2008, quand la digue est partie -  la couche de neige de toute la rue avait glissé sur le flot avec la pente et s'était entassée à la grille du pluvial - et il y en avait quelques centimètres à peine, qui s'étaient accumulés en un  énorme, lourd et long  bouchon de 50 cm de haut. J'entreprends de faire un chenal pour l'eau, en pleine nuit, pas trop dur, la neige n'a pas durci, mais qu'elle est lourde. Une largeur de pelle, pas plus, étroit pour se faufiler, mais pour l'eau ça suffirait. J'en ai jusqu'au ventre, de part et d'autres, au plus épaisAprès quoi, je peux me rendormir rassurée et ... fatiguée !
...


Le lendemain et la semaine suivante, grand bleu !
froid, mais sans vent  (enfin, le matin, l'après-midi des plaques de 2m2 genre porte-isoplane se dépilaient et s'envolaient du chantier HLM, j'ai failli en prendre une sur la tête) . 

Beau soleil qui donne envie d'aller reconnaître les alentours dès le matin... neige jusqu'aux cuisses.Un camion (des pompiers? d'EDF?) est monté jusqu'en haut côté soulane, difficilement, le dessous frottait mais ça fait deux traces de roues bien tassées pour marcher

presque rien sur les toits et les crêtes, mais sur les murs et les arbres et derrière chaque crête

 la route de Cerbère coupée entre Banyuls et le Cap Rédéris,  trains bloqués aussi(*), une semaine pour débloquer les rues, mais aussi "la solidarité de la pelle à neige" entre voisins, avec le soleil revenu,
de toute façon, pendant une semaine, rien d'autre n'a été possible que pelleter, vignes et chantiers inaccessibles, route  impraticable les trois premiers jours...

la vigne et ses piquets disparus sous plus d'un mètre, la route sans une trace (la voyez-vous?)

(*) écouter le Maire au téléphone sur France Info

également lire
http://www.leparisien.fr/societe/neige-la-circulation-entre-les-pyrenees-et-l-espagne-retablie-09-03-2010-841679.php  ils oublient de dire que si "ça passe" au Perthus...  ça ne passe pas encore ici
site de France 3
http://www.notre-planete.info/actualites/actu_2302_neige_sud_France.php
http://www.midilibre.com/articles/2010/03/09/Meteo-Premier-bilan-en-Languedoc-Roussillon-1141601.php5

Des photos insolites,

la rivière coule, inutilisable comme parking,

pas au point de fermer les passages et de relever les escaliers, ni même d'interrompre la circulation

mais la place sert de stationnement

la neige s'est transformée dans la journée mais pas assez pour fondre, et regèlera la nuit

loisir rare par ici

et beaucoup de dégâts à la végétation, tout ce qui avait feuilles, fleurs, cassé par la surcharge, chênes, mimosas, eucalyptus, pins, pistachiers...

surtout ceux qui étaient derrière des obstacles, les autres en plein vent s'ébrouaient tant qu'ils ont moins souffert.

Les pompiers n'ont pas chômé, pour dégager et sécuriser certaines rues

"Any de neu, any de be de Deu ! " *?

 * dicton catalan : 

"année de neige , année de bienfaits, d'abondance",  

 la neige est souvent un bienfait pour les cultures, 

apportant au sol de l'azote, et un isolant contre les gelées.

... faudra voir ! 

... en fait, pluie abondante et vent violent ont de nouveau sévi début mai, gelant toutes les jeunes feuilles et mettant un gros coup d'arrêt à la végétation.