les océans sont envahis de plastique:
un matériau inconnu avant le 20°siècle,
fabriqué par l'Homme,
a réussi à polluer très gravement mers et océans
à un point qu'on a du mal à imaginer.
Au point qu'on parle à présent d'un 7°continent pour désigner l'endroit où les courants les rassemblent, au milieu du Pacifique Nord.
Ce qui donne une image un peu fausse, car avant de se rasembler sous l'effet des courants, les déchets naviguent sur de longues périodes, et sont présents partout.
Quant à la zone de rassemblement, il s'agit de fait de 5 zones au centre des océans, existant avant le plastique, nommées gyres, autour desquels tournent les courants.
Les plastiques que les courants y rassemblent ne sont bien sûr pas comme une île ni même comme un radeau mais plutôt comme une soupe
où des déchets visibles, apparents (on parle de macro-déchets), côtoient des fragments de toutes tailles, résultant de la dégradation des premiers, et tout aussi nocifs, chacun à leur échelle.
II faut des images-choc, là aussi, pour qu'on en prenne conscience.
L'océan, même en bateau, on n'en voit jamais qu'une très faible partie.
On voit la plage, plus ou moins recouverte de déchets, de tailles diverses.
Liés en partie à une crue qui aura arraché des lits des rivières des canisses, et charrié même des troncs d'arbres, mais aussi toutes sortes d'objets abandonnés dans la nature, ou pas mis à temps hors de portée des flots.
Ceci pas uniquement après une tempête,
et même en Méditerranée, aux marées très très réduites.
Cerbère, après un coup d'est: pas que des roseaux |
Comme certains proviennent visiblement d'ailleurs (gros arbres par exemple, ou emballages portant encore des étiquettes étrangères)
... on a tôt fait de conclure que "les autres" exagèrent de nous envoyer ça.
Un discours que j'entendais enfant, d'un oncle habitant non loin de la côte landaise où on montrait du doigt les voisins du sud.
A aucun moment je ne me sentais concernée par une quelconque culpabilité, même collective. J'habitais il faut le dire très loin de la mer.
Et le plastique n'en était qu'à ses débuts...
La Méditerranée est également très polluée par les plastiques
du fait
de son caractère de mer semi-fermée,
avec un taux de renouvellement des
eaux de 90 ans
alors que la persistance des plastiques est supérieure à
100 ans
(Lebreton et al., 2012)
L’enjeu actuel des recherches dans ce domaine repose sur la meilleure
compréhension
des mécanismes de biodégradation des plastiques par les
communautés naturelles. Quelles espèces colonisent les plastiques et
lesquelles sont capables de les dégrader ?
Les mécanismes moléculaires
mis en jeu pour la dégradation sont-ils
aussi différents que la grande
variété de leur composition ?
Actuellement, le programme national PlasticMicro
coordonné par le
Laboratoire d’Océanographie Microbienne de Banyuls
(PI. JF Ghiglione)
et financé par le CNRS tente de répondre à cette
question.
- extrait de
où les processus de dégradations des plastiques sont expliqués,
ainsi que les limites des "bio-plastiques" destinés à être compostés,
donc on en revient au problème de l'amélioration de la collecte!
(lire aussi les questions-réponses en commentaires)
Après les récentes tempêtes, on vient de passer les engins de criblage sur les plages de côte Vermeille, à la veille du week-end de Pâques...
Problème d'image, et d'hygiène, c'est vrai, mais n'est qu'une faible partie du problème.
Si vous manquez de temps pour lire davantage, cette émission à écouter:
Outre
la déjà bien connue nocivité des macro-déchets pour les gros animaux
et
la contamination de la chaîne alimentaire par le plastique lui-même,
j'ai
découvert un autre problème juste évoqué dans cette émission,
et sur
lequel on doit s'interroger, la capacité de ces plastiques dérivants
à
transporter d'un point à l'autre du globe des bactéries et autres agents
pathogènes,
au sein du film qui se colle à leur surface.
intervenants:
Patrick Deixonne, explorateur et chef de mission de l’Expédition 7e continent.
Bruno Sainte-Rose, ingénieur et membre de l’équipe "The Ocean CleanU".
Sylvie Brissot, de l’Agence de l’eau Seine-Normandie.
Bruno Sainte-Rose, ingénieur et membre de l’équipe "The Ocean CleanU".
Sylvie Brissot, de l’Agence de l’eau Seine-Normandie.
Alors, des images-choc, l'Expédition 7° continent est allée les chercher, comme d'autres auparavant, mais surtout tenter de mesurer et d'en apprendre le plus possible sur l'ampleur et les conséquences de cette pollution.
Il faut voir ce documentaire, "Expédition 7e continent", qui retrace une mission parmi les débris dans l’Atlantique nord (Mer des Sargasses).
"Pour observer, qualifier, quantifier, et surtout, témoigner"
« Cette année encore, plus de 100.000 mammifères marins ou tortues et plus d’un million d’oiseaux* périront par obstruction du système digestif ou par asphyxie », après avoir ingéré du plastique, confondu avec de la nourriture, souligne-t-il.
Leur page de videos sur vimeo offre une version plus longue et qu'on mettre en plein écran, et d'autres vidéos complémentaires
*oiseaux morts de l'ingestion de plastique: voir article ici
et ce film: http://www.notre-planete.info/actualites/actu_1471_continent_dechets_pacifique_nord.php
Parallèlement à l'expédition en mer des Sargasses, une liaison est faite, par vidéo, par l'intermédiaire de l'agence de l'Eau, avec des scolaires de bord de Seine, qui organisent eux aussi dans le même temps une autre "expédition 7°continent".
et ce film: http://www.notre-planete.info/actualites/actu_1471_continent_dechets_pacifique_nord.php
"Le constat est accablant: sur une distance de 200m, 20 scolaires auront ramassé 200kg de déchets en moins de 20mn"
Certains se demandent si on pourra les ramasser un jour, ces déchets (comprendre: les gros, les visibles, c'est déjà bien assez compliqué)
D'autres espèrent les empêcher d'y parvenir
Bruno Sainte-Rose, autre participant à cette émission,
parle du projet "The Ocean Clean Up" (dont le site lui-même est en anglais)
Le procédé qui est en phase d'essai espère capter les déchets à la sortie des fleuves, ou au travers d'un courant, pour un prix bien moindre qu'une pêche active, par chalutage, qui serait par ailleurs dangereuse pour les habitants de la mer. Et espère pouvoir le faire pour un prix bien moindre par conséquent
Moindre? Mais qui donne à penser qu'il s'agit là d'une mission impossible:
"Thanks to small operational expenditures, high capture efficiency and
the possibility of reusing the plastics, it will only cost €4,50 for
every kg of plastic removed, about 33 times less expensive than
conventional cleanup methods."
> > 4,50€ par kg récolté, ceci en escomptant la possibilité de réemployer ces plastiques, soit environ 33 fois moins coûteux que les méthodes classiques de nettoyage
Bref, une goutte d'eau dans la mer, ce qu'il sera possible de capter, si on compare au chiffre lu plus haut de 6 millions de tonnes nouvelles par an.
Donc la meilleure façon, la seule,
de ne pas voir les océans et leurs habitants mourir et nous empoisonner,
c'est de cesser de laisser partir ces déchets de notre civilisation
au vent,
aux crues,
aux crues,
aux fleuves,
à la mer ...
.
Si on peut les recycler, le faire dès leur fin de vie, par une collecte appropriée, ne sera jamais aussi coûteux que tenter de les repêcher.
Si on peut surtout éviter de les produire, en utilisant d'autres moyens, ce sera autant de gagné. Pensons au coût de traitement de tous les objets à usage unique
Il part au vent,
tout le contenu des poubelles qui ne ferment pas, ou qui sont renversées. Une poubelle, ça s'attache, et ça se ferme, si c'est la nôtre,
ça ne se remplit pas plus haut que l'ouverture si c'est celle d'un lieu public.
Venu avec ses emballages, chacun peut bien les remporter, surtout s'il n'y a plus de place disponible.
Pourquoi nos bords de route et de sentiers sont-ils jonchés de bouteilles, canettes, sachets, cartons? Et la neige sous les télésièges...
30% des déchets retrouvés en mer sont bien ceux des particuliers
ils partent au vent aussi, films et débris de polystyrène, des bennes censées les collecter près d'un chantier... sans le filet obligatoire
et évidemment, toujours sans filet, ou pas mis, ça va plus vite,
de celles censées les transporter en déchèterie,
et puis ils s'évadent des décharges à ciel ouvert, et cela, même avec enfouissement: avant d'être recouvert le léger plastique a le temps de s'envoler cent fois.
On a fermé celle d'Entressen, qui recevait les déchets de Marseille, et avait souvent les honneurs de la presse. Images éloquentes... tout n'est pas réglé...
La tramontane valant bien le mistral, à une plus petit échelle, on a le même spectacle sur la voie rapide D914 longeant la déchèterie d'Argelès-sur-Mer,
et ce malgré la disparition, depuis longtemps dans le département - théoriquement en tout cas- des sacs de caisse gratuits.
Qui va être généralisée prochainement.
Entre 2002 et 2011, le nombre de sacs plastiques distribués en caisse
des grandes surfaces alimentaires en France
a déjà largement diminué,
passant de 10,5 milliards à 700 millions,
mais, selon le gouvernement,
"il y a lieu de poursuivre cette réduction
car près de 5 milliards de
sacs de caisse en matière plastique à usage unique
et plus de 12
milliards de sacs dits 'fruits et légumes'
sont encore distribués dans
les commerces".
A partir de
2016 donc, il serait interdit de distribuer des sacs plastiques à usage
unique,
sauf s'il s'agit de sacs qui rentrent des dans normes spéciales,
tels que les sacs "biosourcés", ou les sacs compostables.
Mais à terme,
le but c'est bien d'interdire tous les sacs jetables,
même les
biodégradables, puisque ceux-ci doivent ensuite être spécialement
traités dans des composteurs.
Quant aux sacs "oxofragmentables", qui se
dégradent tout seul,
ils contiennent tout de même des résidus de
plastique.
> > > lire l'article en entier
* On a peine à le croire, si on ne le voit pas: oiseaux morts d'avoir avalé des déchets plastiques
* LES ENJEUX ENVIRONNEMENTAUX EN MÉDITERRANÉE sur le site de TARA qui y a consacré son expédition 2014, un travail de prélèvement qui en est à la phase d'exploitation:
25 mars 2015 Interview de Maria Luiza Pedrotti : focus sur la suite de Tara Méditerranée.
Les représentants des 12 laboratoires partenaires de Tara Méditerranée se réunissaient il y a quelques jours à l’Observatoire Océanologique de Villefranche-sur-Mer. Un séminaire productif qui a permis aux scientifiques de faire un point sur la mission, de redéfinir leurs attentes et d’identifier les tâches à accomplir dans les prochains mois. Maria Luiza Pedrotti, chercheur au CNRS et coordinatrice scientifique de Tara Méditerranée, était sur place. Elle revient sur ces deux jours d’échanges.
(http://taramediterranee.blog.lemonde.fr/)
* et vous, dans votre douche?
http://oceans.taraexpeditions.org/m/environnement/ocean-homme-et-pollution/les-larmes-de-sirene-font-pleurer-la-mer/
lisons les étiquettes...
http://www.notre-planete.info/actualites/4248-bebe-dauphin-sauvetage-sac-plastique
Exposé complet d'une situation navrante que nul ne peut prétendre ignorer. Très bien documenté ... il mérite les félicitations... après... ben... y'a plus qu'à...
RépondreSupprimerJ'ai bien peur que certains remèdes soient pires que le mal... manger des moules aux particules de résidus de plastic... très peu pour moi !
Depuis plusieurs années j'ai fabriqué des sacs tissus pour mon casse-croûte de randonnée, je viens d'en refaire pour mes jeunes... mais je ne pense pas que ce soit suffisant pour sauver la planète !
Comme toujours, un post qui parle de la nature et de la protection... des infos très importants qui doit être lire!!
RépondreSupprimerJe vous remercie beaucoup de votre visit et je veut de vous souhaiter, encore une fois, une belle printemps, pleine de chaleur, du lumière, des bon temps du joie avec la familie et des bon amies, et, plus de tout, de bon sante!!
Joyeuse Pâque à vous! Primăvară frumoasă & Paște fericit!
Avec mes amitié, Alexa
C'est ce que l'on a considéré comme le progrès, on en voit les dégâts partout dans le monde entier.Il y a heureusement , pour être optimiste , des régions qui ont fait de notables efforts pour interdire et supprimer les sacs plastiques, mais c'est rare!
RépondreSupprimerJe pense que ce qui se voit moins comme les microbilles sont pires car plus facilement ingérés par toute la faune.