L'objet m'a donc été présenté comme
"un appareil (une râpe) à fabriquer les raves salées"
Le banc est pour l'utilisateur que je suppose à califourchon.
J'imagine un grand baquet sous l'appareil.
Donc on soulève la partie centrale: axe et râpe tournante pour y placer la "rave" (objet de mon enquête, je connais un peu le produit fini, mais je devais vérifier de quelle "rave" il s'agit)
Le levier (attaché par la ficelle ) servant à presser vers le bas tout en tournant
Rave, est en effet un nom ambigu désignant divers racines, Brassicacées pour la plupart, et notamment le navet, Brassica rapa, mais il y a aussi le céléri-rave (qui fait partie lui, de la famille des Apiacées) voir Wikipedia
Pour ceux qui n'ont jamais entendu parler de raves salées :
recette de "raves salées" > article qui reprend le paragraphe de Wikipedia (et postérieur) et ne définit pas de quelles raves il s'agit
Ces autres recettes précisent bien qu'il s'agit de navets
choucroute-de-raves-salees
navets-sales-d-alsace-suri-ruewe
mais d'après la taille de la râpe, je suppose qu'il s'agit de "navets" de la taille du céléri-rave ou plus probablement du "chou-navet"
BANCO !
Je découvre un site est plus explicite qui confirme la présence de ce mets en Alsace et en Allemagne (navets salés- süri rüewe - saure Rüben) :
navets-sales-suri-ruewe-saure-ruben
La choucrouterie Claude à Chavannes-sur-l'Etang * précise bien qu'elle emploie des choux-navets. (* tiens, je les croyais à Chèvremont, terroir à chou fort renommé, le sol y est particulièrement propice )
On peut d'ailleurs se procurer chez eux et saler soi-même les deux types de râpés frais :
[Le chou rapé frais et le navet rapé frais ne sont vendus que les mardis, jeudis et samedis du mois d'octobre]
Une autre page de leur site précise qu'on nomme aussi le produit :
"choucroute de raves",
"navets salés" et
"compote de raves"(Suisse).
Seaux de 1,1kg et de 10kg.
Et celle-ci décrit la fabrication actuelle des raves salées - et montre leur ancienne machine, conservée en "secours", qui est la soeur en métal de l'objet en bois de ma photo.
Trouvé ensuite l'histoire des "Croque-raves" d'Audincourt et la recette du plat portant ce nom (une tourte). Une piste déjà évoquée par Wikipedia qui restait dans le flou quant à l'identité précise du légume.
C'est Frédéric Zégierman qui les donne, sur le site "keldelice"
[Les habitants d’Audincourt doivent leur surnom de « Croques-Raves » au préfet de Besançon venu goûter, en 1813, ce légume inconnu dont on parlait tant et dont les graines avaient été rapportées par un grognard d’Austerlitz. A l’issue d’un banquet pantagruélique comprenant, de l’entrée au dessert, de cette rave prolifique, le préfet aurait eu ces mots : « aujourd’hui, 15 novembre 1813, je vous baptise au nom de l’Empereur, Croques-raves, pour ce monde et pour l’autre ! ».
Bien des années plus tard, la municipalité d’Audincourt et les commerçants et la Chambre des Métiers, souhaitant remettre au goût du jour le précieux tubercule, lancèrent un concours pour la création d’une spécialité locale emblématique de la ville. Ainsi naquit la croque-rave, en 1997. La spécialité, protégée et déposée, s’achète chez les bouchers, charcutiers-traiteurs et boulangers du pays de Montbéliard.]
- anecdote que je me permets de copier car également lisible sur d'autres sites :
un article de La Vie avec interview du cuisinier Jean-Pierre Rayot, auteur-lauréat pour le dit concours de la version retrouvée de la tourte d'Audincourt, la "croque-rave"
et encore plus développée sur ce forum de Cancoillote.net
Resterait à trouver la variété exacte. N'ayant pas de projets agricoles, je laisserai ça de côté pour l'instant.
Ce serait du côté de Dannemarie dans le Sundgau (Sud du Haut-Rhin) que se fournit la choucrouterie Claude (qui cultive ses propres choux mais achète les "raves") donc là qu'il faudrait enquêter.
Reste aussi à comprendre comment la râpe n'entame pas le support : probablement grâce au savoir-faire de celui qui actionne la râpe et le levier de pression.
une tentative pour partager mes promenades, mes découvertes, mes coups de coeur... et également, UN BLOC-NOTE POUR MOI, pour garder trace de mes recherches, je suis curieuse
dimanche 10 juin 2012
5 commentaires:
Merci d'enrichir le sujet si vous en savez plus que moi, y compris pour me signaler des erreurs.
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Pour conserver les aliments avant l'ère du frigo, du congélo du lyophylisé etc... il fallait de longues préparations... Question raves je n'ai pas goûté mais pour ce qui est de la choucroute, je suis amateur... Préparée à ma façon, c'est un aliment léger dont je me régale en hiver.
RépondreSupprimerTon message me fait penser au musée de Champlitte... J'aime beaucoup les éco-musées qui rendent hommage au labeur et à la vie simple de ceux qui nous ont précédés.
J'ai tenté en vain de voir si le site de Champlitte en présentait un lors de mes recherches - bien sûr ils ne vont pas présenter en ligne tout ce qu'on peut y voir... Sur Château-Lambert non plus, dont ce serait plus le domaine.
SupprimerEn fait ça semble plus alsacien ou comtois que vosgien (mais Plombières est très proche des deux autres provinces, et les brocanteurs et leurs clients doivent rayonner pas mal).
PS
Supprimeret à propos de choucroute, j'ai goûté la "choucroute" de papayes. Simple fermentation sans trop de sel, si j'ai bien compris, puisque préparée de la veille par notre hôte. Un délice , presque direct du jardin à la table. et très bon pour la santé paraît-il (comme la choucroute de choux).
Je connais la rave salée que l'on trouvait assez communément dans les commerces lorrains proches de la frontière allemande. Il s'agit bien de navets salés.
RépondreSupprimerLe chou rave est plus doux et sert à bien d'autres préparations.
J'ai aussi connu ces longs moments où l'on préparait en famille (surtout chez la partie féminine ) les conserves diverses qui devaient nous nourrir pendant l'hiver. Rien n'était perdu et tout excédent était préparé pour être consommé plus tard .
Je ne connais pas cet instrument mais nous avions diverses rapes qui permettaient de préparer choux et navets pour le mettre "au tonneau"!
merci pour ces précisions Lucie
RépondreSupprimerLes "raves salées" sont blanches, alors "chou-navet" ne m'inspire pas (les rutabagas sont de chair orangée)
Je pense qu'il doit s'agit de navets de grosses taille (voir site choucrouterie Claude) donc une variété entre les deux ?
Pour les outils si tu retrouves une photo ça m'intéresse.
Chez nous pour les choux je connaissais une longue (50cm au moins) et large (15?) planche en bois munie d'une râpe en biais, d'ailleurs réglable en épaisseur.