samedi 18 février 2012

Phylloxera: toute toute petite bête, terrible catastrophe à la fin du XIX° s.

       C'est encore une fois l'histoire d'une importation qui dégénère...
Longtemps avant l'arrivée en France du frelon asiatique (dans une poterie) qui  depuis gagne de département en département une zone chaque année de plus en plus vaste...
(espérons que ce fléau pourra être plus rapidement jugulé)

       C'est l'histoire de la plus grande crise viticole, 
qui a sévi en France,
d'année en année,
inexorablement,
de vignoble en vignoble,
à partir d'un foyer très limité en1865.

      Je rassemble ici les liens vers différents documents lus.

      Je ne vais pas raconter à ma sauce ce que des gens plus compétents ont si bien décrit - et surtout illustré. Le cycle biologique de cet animal est très complexe et nécessite des schémas . Je laisse faire ceux qui savent.

      

Je connaissais un peu cette histoire, dramatique. 
J'avais lu des romans se situant à cette époque.
J'imaginais l'angoisse et l'impuissance des viticulteurs.
J'ai découvert les savants de l'époque
                                         - et les charlatans aussi. 

Je ne soupçonnais pas à quel point une petite bête, un insecte minuscule, pouvait changer la géographie, l'histoire...
 toute l'économie de la filière a été remodelée à cause de lui. 




Signes de phylloxera sur les bords des feuilles (juillet 2010) - vigne devenue terrain à bâtir, non taillée, à moins que par les lapins
 

“C'est un grand spectacle que cette vaste conspiration de toutes les forces vives de la
science pour combattre le Phylloxéra, ce fléau qui menace de tarir l'une des principales source de la richesse de notre pays.
L'Assemblée Nationale en fait le sujet de ces délibérations, le gouvernement s'en émeut, l'institut de France ouvre une enquête solennelle. La grandeur de l'effort
n'est que trop justifiée par l'importance des intérêts qu'il s'agit de sauver. Mais quel est donc le terrible ennemi qui les met en péril et provoque de notre part de si formidables préparatifs de guerre ? Mesurez sa taille, examinez ses armes, visitez ses remparts :
Que trouvez-vous ? Un puceron minuscule, une imperceptible tarière, une étroite fissure du sol. Parcourons ses lugubres étapes :
en 1865, l'insecte apparaît pour la première fois sur un seul point du Vaucluse ; en 1867, on remarque une large tache dans ce département;
en 1868, les deux rives du Rhône sont attaquées, en 1869, l'épidémie arrive aux portes de Nîmes, d'Aix, de Montélimar, des vignes sont atteintes dans l'Hérault et
le Var.
En 1870, le mal prend un développement, et en 1871, toute la vallée du Rhône, de Valence à la mer, est sous le coup du Phylloxéra, les taches deviennent de plus en
plus larges dans l'Hérault et le Var ; en 1872, le fléau gagne du terrain dans ces deux départements. […]”

      Drouin de Lhuys, séance du 26 octobre 1874  du Congrès international viticole de Montpellier (1874).   cité dans :
  "Phylloxera, le retour", Alain Fraval, INRA, 2007 

      - Le retour ? ça peut recommencer ?
eh bien, on ne sait jamais... Les scientifiques actuels le gardent à l'oeil... outre l'article ci-dessus, un document outre-atlantique montre la vigilance dont il est l'objet de nos jours encore:
http://www.omafra.gov.on.ca/french/crops/facts/97-156.htm une fiche canadienne (Ministère de
l'Agriculture ... Ontario, 1997): biologie illustrée, macrophotographie, prédateurs, dommages

Un texte long mais passionnant et facile à lire raconte comment la recherche scientifique a identifié le fléau à l'époque :
 Académie des Sciences et Lettres de Montpellier, 1993, J.P. Legros

pour un topo plus rapide > Wikipedia


Oenologie.fr
 plusieurs petites pages très intéressantes :
 conséquences économiques  et  géographiques sur la viticulture, également un article sur  l'histoire de la vigne en France, avec un document d'archives INA sur l'hybridation




Autres témoignages:



dans la Vienne (blog) :
Les prières publiques et les processions se multiplient vers 1875, du Bordelais à la Provence.
Les évêques sont très empressés à les autoriser, comme le cardinal Donnet à Bordeaux qui voit dans la crise l'opportunité de relancer dans le vignoble une pratique religieuse bien attiédie.

Plus que jamais, dans ces années de menaces sur la vigne, les vignerons confectionnent d'humbles croix branches de coudrier liées par de l'osier et garnies de fleurs, les font bénir par le curé le premier dimanche de mai et les plantent dans les vignes.

Charentes 1875- 1895:  
Il va détruire la plus grande partie du vignoble (vers 1895 il ne reste que 42 581 hectares, contre plus de 280 000 ha en 1877). L'encycloédie du Cognac


                                      

1 commentaire:

  1. Oui, une calamité (j'habite dans le Var) ...
    Quant au frelon asiatique, il y a encore beaucoup trop d'essaim à mon gré (voir ici =

    http://laurejo.canalblog.com/archives/2011/11/24/22769107.html

    EN FIN DE MESSAGE ....!!!!

    Douce journée et merci pour tes gentils commentaires.
    PS : Oui, tu as raison, il s'agit d'un margousier et il faut que je corrige mon erreur. Merci.

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